L’université d’été des sciences sociales sur la diversité ethno-culturelle commence demain!

Bonjour,

enfin, nous y sommes! La deuxième édition de l’université d’été des sciences sociales d’Université Sorbonne Paris Cité ouvre ses portes demain. Sept mois d’efforts vont trouver leur aboutissement et j’espère qu’il sera à la mesure de notre investissement, tant individuel que collectif.

Nous allons donc, pendant une semaine, interroger ces notions compliquées mais cruciales de la diversité ethno-culturelle et du multiculturalisme dans les arts et les médias.

Avec les collègues qui m’ont aidé à préparer cet ensemble de rencontres (colloques, tables rondes, événements artistiques), nous avons essayé de construire une proposition cohérente et pertinente, où les thèmes des matinées dialoguent avec ceux de l’après-midi, où les spectacles seront plus qu’un moment de détente bienvenu après des journées de débats très denses, une véritable illustration des idées parfois un peu abstraites qui se seront échangées durant la journée.

Le maître mot de tout cela c’est bien l’échange, le dialogue, l’inter. Interculturel, international, interdisciplinaire, intergénérationnel, cette semaine est placée sous le signe du trait d’union et je voudrais m’en expliquer brièvement ici, expliquer aussi pourquoi j’ai choisi d’utiliser ces notions douteuses, suspectes même aux yeux de certains, de « diversité ethno-culturelle » et de « multiculturalisme » pour intituler la semaine, là où l’on aurait pu attendre les terme plus neutres, plus courants en tout cas, de « diversité culturelle » et de « société multiculturelle ».

Par diversité culturelle, on a coutume d’entendre, du moins quand on pratique le langage du ministère de la culture depuis de nombreuses années, la diversité des produits, des pratiques, des formes, des vecteurs de la culture ; rarement celle des populations, que ce soit celle des publics ou celle des personnels de la culture, amateurs ou professionnels, ou alors uniquement sous l’angle social. Pour de bonnes et de mauvaises raisons, les pouvoirs publics mais aussi nous tous, la société française et au-delà sans doute, nous nous sommes accommodé d’une situation où sur les scènes, les écrans, les ondes, les plateaux mais aussi dans les salles, toute une partie de la population n’était pas présente ou insuffisamment présente. Ce n’est pas juste sur le plan moral, ce n’est pas sain sur le plan politique, et c’est aussi un facteur d’appauvrissement de notre créativité et de nos imaginaires. C’est pourquoi il importe de réfléchir aux moyens de changer cet état de fait et d’abord entre travailleurs de l’esprit, si j’ose utiliser cette expression quelque peu surannée, artistes, responsables de structures culturelles, universitaires, car l’esprit, c’est ma conviction profonde, est moteur du changement, les représentations gouvernent les conduites.

Peut-être l’idéal d’une société non seulement multiculturelle mais encore multiculturaliste pourrait y aider, si l’on entend par ce terme un projet politique de reconnaissance d’individus et de collectivités historiques dans l’espace public, permettant de prendre réellement en compte le pluralisme culturel ainsi que les rapports entre groupes majoritaires et minoritaires selon une perspective d’égalité et de justice sociale. Sans doute les choses commencent-elles à changer, et beaucoup d’intervenants en témoigneront, il y a beaucoup d’initiatives et d’expériences formidables qui existent partout. Mais on en entend peu parler, le soutien tarde à venir ou manque totalement, tout avance mais trop lentement et si je pouvais exprimer un souhait,  ce serait que cette rencontre, cette semaine, cette université d’été des sciences sociales soit un accélérateur de ce changement.

Je poste ici la version actualisée du programme telle qu’elle se présente à la veille de l’ouverture.

 

Université d’été soutenue par le pôle des sciences sociales USPC

18-22 septembre 2017

Le modèle français de politique culturelle en question : quelle place faire à la diversité ethno-culturelle et au multiculturalisme dans les arts et les médias ?

Comité scientifique présidé par Laurent Martin (univ. Sorbonne-Nouvelle Paris 3) : Claire Blandin (univ. Paris 13), Philippe Coulangeon (CNRS/Sciences Po), Laurent Fleury (univ. Paris-Diderot Paris 7), Gérôme Guibert (univ. Sorbonne-Nouvelle Paris 3), Christine Manigand (univ. Sorbonne-Nouvelle Paris 3), Bruno Péquignot (univ. Sorbonne-Nouvelle Paris 3), Alain Pierrot (univ. Paris-Descartes Paris 5).

Comité d’organisation : Kaoutar Harchi, Catherine Kirchner, Yann Lévêque, Laurent Martin, Camille Mérité, Malcolm Théoleyre, Nicaise Wegang.

Programme

Lundi 18 septembre univ. Sorbonne-Nouvelle Paris 3 Amphithéâtre B

  • 9h15 Accueil et allocutions de bienvenue

(Carle Bonnafous-Murat, président de l’université de Paris 3 Sorbonne-Nouvelle, Kathy Rousselet, préfiguratrice du pôle sciences sociales USPC, Laurent Creton, vice-président Commission de la recherche et président du Conseil académique de Paris 3)

  • 9h45 présentation de l’université d’été 2017 par Laurent Martin (professeur à l’université de Paris 3)
  • 10h Ouverture : conférence de Chérif Khaznadar (fondateur de la Maison des cultures du monde)

Matin : Des controverses intellectuelles et politiques sur la diversité culturelle et le multiculturalisme (colloque animé par Laurent Martin : comment poser et penser les grandes catégories intellectuelles qui structurent le débat sur la diversité culturelle et le multiculturalisme ? Quels liens entretiennent-elles avec le champ des arts et des médias et avec les politiques culturelles ?)

  • 10h30 Pascal Blanchard (ACHAC)
  • 10h50 Angéline Escafré-Dublet (Lyon 2)
  • 11h10 pause
  • 11h30 Vincent Martigny (Ecole polytechnique / Sciences Po)
  • 11h50 James Cohen (univ. Paris 3)
  • 12h10 interventions du public
  • 12h30 fin de la matinée

12h30-14h : buffet (réservé aux intervenants)

Après-midi La question des représentations (table-ronde animée par Claire Blandin : comment montrer la diversité culturelle ? Que montre-t-on, que cache-t-on ? Les minorités dites visibles sont-elles invisibles dans les arts et les médias ? )

  • Catherine Kirchner (doctorante université Paris 3)
  • Sylvie Chalaye (professeure de théâtre à l’université de Paris 3)
  • Marc Cheb Sun (directeur de la revue D’ailleurs et d’ici)
  • Mémona Hintermann (CSA, présidente du groupe de travail Diversité)
  • Erwan Ruty (rédacteur en chef du Journal officiel des banlieues)
  • Chantal Loial (danseuse, compagnie Difé kako)

16h30-17h : pause

17h-19h : concert Lakhdar Hanou (oud oriental) / Jiang Nan (cithare chinoise)

19h-20h30 : cocktail (réservé aux intervenants)

Mardi 19 septembre université Paris-Diderot (Paris 13e arrondissement) amphithéâtre Buffon

Matin : La mesure du problème (colloque animé par Philippe Coulangeon : quels indicateurs pour la diversité culturelle dans les arts et médias ? Pourquoi la question des statistiques ethniques est-elle un tabou en France ? Faut-il des quotas et de la discrimination positive dans les arts et les médias ?)

  • Olivier Martin (professeur à l’université Paris 5 Paris-Descartes)
  • Olivier Thévenin (professeur à l’université Paris 3 Sorbonne-Nouvelle)
  • Loup Wolff (chef du DEPS, ministère de la Culture)
  • Patrick Simon (directeur de recherche à l’INED)
  • Jacek Rajewski (réseau Atana/Binoq, Fondation néerlandaise pour la diversité)

12h30-14h : buffet (réservé aux intervenants)

Après-midi : La question des professionnels et de la formation (table ronde animée par Laurent Fleury : les artistes et responsables culturels issus des minorités ethniques, religieuses ou linguistiques se heurtent-ils à une discrimination à l’embauche dans les arts et les médias ? Comment lutter efficacement contre ces phénomènes ? L’enseignement supérieur spécialisé est-il une solution ? Les apprentis artistes qui bénéficient de tels dispositifs sont-ils retenus en raison de leurs qualités artistiques ou de leur qualité de représentants de minorités défavorisées que l’on veut favoriser ? Qu’est-ce qu’un artiste « non-blanc » pour reprendre l’expression employée par un certain nombre de voix militantes ?)

  • Duniému Bourobou (directrice des études de l’Ecole d’art dramatique de Saint-Etienne)
  • Jalil Leclair (Collectif Décoloniser les arts)
  • Said Berkane (délégué général adjoint à la Fondation Culture et Diversité)
  • Holta Hoxha-Carron (directrice générale de l’association « 1000 visages »)
  • Jacek Rajewski (réseau Atana/Binoq, Fondation néerlandaise pour la diversité)
  • Serge Saada (professeur associé à Paris 3, chargé de mission à l’association Cultures du cœur)
  • Catherine Jean-Joseph Sentuc (cofondatrice de l’Ecole Miroir)
  • Pascale Colisson (Chargée de mission Diversité et égalité des chances, chercheure associée à la chaire Management, Diversités et Cohésion sociale de l’Université Paris-Dauphine, membre de l’Observatoire de la Diversité du CSA)

16h30-17h : pause

17h-19h : Projection du film Ouvrir la voix d’Amandine Gay, présentation par Rachel Kahn

Mercredi 20 septembre université Paris 13 (Villetaneuse) amphithéâtre 4 UFR de Droit

Matin : Diversité culturelle et diversité linguistique (colloque animé par Kaoutar Harchi : comment diversités culturelle et linguistique s’entrecroisent-elles ? Quelle place faire en France aux langues minoritaires ? La dénonciation du « français colonial » n’occulte-t-elle pas la part essentielle de l’acquisition du français dans l’intégration des immigrés ? Prend-en suffisamment en compte le français de la francophonie ? Qu’est-ce que serait une véritable politique de la traduction ?)

  • Marcel Courthiade (maître de conférence à l’INALCO)
  • Penda Diouf (auteure, directrice de la médiathèque Ulysse, au Franc-Moisin, et cofondatrice de « Jeunes textes en liberté)
  • Valérie Baran (directrice du Tarmac)
  • Michael Spanu (sociologue doctorant à l’université de Lorraine)
  • Gaid Evenou (délégation générale à la langue française et aux langues de France)

12h30-14h : buffet (réservé aux intervenants)

Après-midi : La question de la programmation et de la diffusion (tables rondes animées par Claire Blandin et Gérôme Guibert : quelle place est faite aux arts et cultures du monde par les institutions artistiques, médiatiques, culturelles ? Comment le multiculturel ou l’interculturel traverse-t-il les pratiques de création et de diffusion développées par les artistes et les institutions artistiques et culturelles ? Quelles parts respectives faire aux cultures traditionnelles et aux formes plus novatrices ?)

  • Marie Descourtieux (directrice des Affaires culturelles de l’Institut du Monde arabe)
  • Bérénice Saliou (Directrice artistique, culturelle et scientifique de l’Institut des cultures d’Islam)
  • Marie Sonnette (maîtresse de conférence à l’université d’Angers)
  • Salah Amokrane (TactiKollectif)
  • Seb Seb (artiste)
  • Raffaella Russo-Ricci (responsable adjointe du service éducatif du Musée d’art et d’histoire du judaïsme)
  • Stéphane Malfettes (chef du service de coordination et de la programmation culturelle du Musée de l’Immigration)

16h30-17h pause

17h-19h : Sebseb (poésie slam)

Jeudi 21 septembre Paris 3 Amphithéâtre Durkheim

Matin : Espaces : du quartier à l’Europe (colloque animé par Christine Manigand : du quartier à l’Europe et au monde, quels espaces, quelles échelles pour penser la diversité culturelle ? Quelles interactions entre les institutions culturelles et leur environnement urbain ? Les banlieues sont-elles le creuset où se forge l’avenir de la culture française ? Quel peut être le rôle des politiques publiques des villes, des États ou de l’Union européenne pour promouvoir la diversité culturelle ?)

  • Françoise Taliano-des-Garets (professeure à l’IEP Bordeaux)
  • Anne-Marie Autissier (maîtresse de conférence à l’université de Paris 8)
  • Karine Gloanec-Maurin (haute fonctionnaire en charge de la diversité au ministère de la Culture et de la communication)
  • Jean-Philippe Ruiz et Anita Helpiquet (festival de la diversité au Luxembourg / Centre de liaison des associations d’étrangers CLAE)
  • Philippe Mourrat (directeur de la Maison des Métallos)

12h30-14h : déjeuner (réservé aux intervenants)

Après-midi : Culture et migrants : la question des publics, des pratiques et de la participation (table ronde animée par Bruno Péquignot : quelle place faire aux pratiques culturelles et artistiques des populations, notamment issues de l’immigration ? Comment mieux associer les habitants au travail des institutions culturelles ? Comment toucher les publics qui demeurent en marge de l’institution culturelle ? La participation peut-elle aller jusqu’à la co-création de propositions artistiques ?)

  • Yann Lévêque (étudiant univ. Paris 3)
  • Nicaise Wegang (doctorante univ. Paris 3)
  • Christophe Blandin-Estournet (directeur du théâtre de l’Agora à Evry)
  • Elsa Lauga-Mouledous (La Cimade / festival Migrant’scène)
  • Judith Depaule (directrice de l’Atelier des artistes en exil)

16h30-17h : pause

17-19h : Lectures/écritures

Kaoutar Harchi Je n’ai qu’une langue, et ce n’est pas la mienne (Pauvert/Fayard 2016)

Anna Moï le Venin du papillon (Gallimard 2017)

Nathacha Appanah Tropique de la violence (Gallimard 2016)

Kaouther Adimi Nos richesses (Seuil, 2017)

Sabine Wespieser (éditrice)

Vendredi 22 septembre Paris 3 Amphithéâtre D 03

Matin : Temps : Histoire, mémoire et patrimoine (colloque animé par Laurent Martin : comment les institutions muséales et patrimoniales traitent-elles la question de la diversité culturelle ? Comment penser et montrer l’articulation de l’histoire et de la mémoire de l’immigration ? Sont-elles nécessairement conflictuelles ? Pourquoi n’existe-t-il pas en France de musée de la colonisation ?)

  • Octave Debary (anthropologue, univ. Paris 5)
  • Evelyne Ribert (sociologue, CNRS/EHESS)
  • Hélène Hatzfeld (politologue, Laboratoire Architecture Ville Urbanisme Environnement-UMR CNRS 7218)
  • Luc Gruson (chargé de mission sur la culture et les arts au service de l’accueil des migrants, ministère de la Culture)

12h30-14h : buffet (réservé aux intervenants)

Après-midi : La question de la transmission (table ronde animée par Alain Pierrot : quel rôle peuvent jouer les institutions éducatives dans la valorisation des différences et dans la transmission de la mémoire des diverses communautés qui composent la France ? Quels programmes peuvent-ils être mis en place pour faciliter l’interculturalité ? Quelle place faire à la diversité culturelle dans la construction d’une culture commune ?)

  • Marjorie Nakache et Kamel Ouarti (Studio théâtre de Stains)
  • Gilles Delebarre (chargé du programme DEMOS à la Philharmonie de Paris)
  • Ana Azor Lacasta (Migrar es cultura au musée de l’Amérique à Madrid)
  • Olivier Cogne (directeur du Musée dauphinois)
  • José Alcantud (professeur d’anthropologie sociale à l’université de Grenade)
  • Amar Nafa (Association Génériques)

16h30-17h : pause

17h-19h : Présentation de la Compagnie Tamérantong par Christine Pellicane et son équipe : 25 ans de travail artistique, culturel, social et politique dans les quartiers

19h-20h30 Cocktail (réservé aux intervenants)

 

La procédure d’inscription pour assister à la manifestation est close mais si vous souhaitez venir sans inscription, c’est possible.

Je poste ici de nouveau le programme avec les plans d’accès :

Programmes + plans

En espérant vous voir nombreux demain et toute la semaine!

LM

 

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