Bonjour,
un homme a été tué hier parce qu’il enseignait la liberté de pensée et d’expression. Un enseignant, un professeur d’histoire-géographie dans un collège de la banlieue parisienne. On ne connaît pas son nom pour le moment, juste son prénom, Samuel. Samuel a été tué et mutilé par un jeune homme devant son collège, à l’arme blanche. Son assassin aurait voulu « venger Allah », que sa victime aurait bafoué en montrant en classe les caricatures de Mahomet republiées par Charlie-Hebdo voici quelques semaines. Ce professeur, rapporte la presse qui cite un membre d’une association de parents d’élève du collège, « se savait menacé de mort sur les réseaux sociaux suite à son cours sur la liberté d’expression ».
On tuait hier des journalistes, des dessinateurs, des policiers, voici qu’on s’en prend aujourd’hui à des enseignants. Que faut-il faire pour arrêter la spirale de l’intolérance, de la violence, de la barbarie?
Certainement pas se taire. Certainement pas éviter de parler de Charlie, des caricatures, du blasphème pour ne pas choquer, heurter, pour apaiser les esprits, comme certains nous y invitent, pas toujours animés des meilleures intentions. Il ne s’agit pas de déclencher une guerre des représentations ou des communautés, ni de pratiquer un amalgame à vocation d’exclusion, il s’agit de ne rien céder de ce qui fait le socle de la démocratie et de la république, il s’agit de réaffirmer en tout lieu, en toute circonstance, nos valeurs de liberté, d’égalité, de fraternité, de laïcité, contre tous les fanatismes. Ne laissons pas les enseignants, les journalistes, les policiers seuls dans ce combat qui nous concerne toutes et tous.
J’adresse toutes mes condoléances à la famille et aux proches de Samuel, mort d’avoir fait son métier qui est de transmettre l’esprit critique aux élèves de toutes origines.
LM
PS : j’ajoute ces lignes le dimanche 18 octobre. Entretemps, nous avons appris le nom de la victime, Samuel Paty. Il avait 47 ans. Un rassemblement est organisé cet après-midi à Paris, place de la République, pour lui rendre hommage et exprimer notre indignation face à ce crime odieux. J’y serai, vous aussi j’espère.

Mourir de son métier,
Mourir de sa passion de transmettre,
Mourir d’éveiller les consciences.
J’expliquais ce matin à ma fille Charlie (12 ans) que la responsabilité des profs d’histoire -géo est énorme.
Expliquer les mouvements du monde, des peuples, des cultures, de leurs luttes, de leurs évolutions.
Ce n’est pas rien.
Comprendre d’où l’on vient, le pourquoi de notre présent quelle gageure…
La lutte pour défier les obscurantisme est dure et conduit à cette abomination, sur le sol de notre beau pays, de notre belle terre de France…
je suis triste
je persiste à être Charlie
bonne journée Laurent et merci