Meilleurs voeux!

Bonjour, et bonne année 2025 à toutes et tous. J’espère que vous allez bien, que vous êtes épargné par la vague de grippe qui frappe la France, que vous n’êtes pas actuellement en Californie du côté de Los Angeles, que vous n’étiez pas au Tibet début janvier, etc. Le monde va mal, je ne vous apprends rien. D’autant qu’aux catastrophes naturelles s’ajoute la folie des hommes qui, elle, ne connaît pas de trêve. À quelques jours du retour à la Maison-Blanche d’un fou furieux, cette nouvelle année semble prendre un mauvais départ.

La nef des fous (ou allégorie de la gourmandise) par Hieronymus Bosch, vers 1500-1510, musée du Louvre

Dans cet océan de misères et de bêtises, il est précieux de pouvoir se raccrocher à quelques figures lumineuses, quelques hommes et femmes d’exception dont la conduite inspire. C’est le cas d’un collègue malheureusement et prématurément disparu, Serge Saada, auquel nous rendrons hommage mercredi prochain, 15 janvier, dans l’université de la Sorbonne-Nouvelle où il exerça son métier d’enseignant pendant une vingtaine d’années.

Homme de théâtre et de musique, écrivain à ses heures, Serge était une belle personnalité, très appréciée de ses collègues comme de ses étudiant.es., un homme doux, bienveillant, curieux de tout, un enseignant hors pair, un enseignant en or. Je l’ai côtoyé quelques années comme collègue au sein du département de Médiation culturelle, je ne peux pas dire qu’il était devenu un ami car nous nous connaissions peu, mais j’étais attiré, comme beaucoup, par la chaleur humaine que dégageait cet homme sympathique. Son livre Et si on partageait la culture? publié en 2011 aux éditions de l’Attribut, comme ses activités au sein de l’association Cultures du coeur, témoignent de sa volonté de rompre avec une Culture au singulier et en majesté, une culture intimidante voire méprisante, au profit d’un dialogue, d’une appropriation personnelle, d’un apprentissage basé sur le respect de toutes les différences.

À l’heure où tant de murs s’érigent, au sein d’un même pays ou entre les pays, pour défendre intérêt et identités supposément menacés par l’Autre, l’exemple de cet homme qui n’avait de cesse de construire des ponts entre les individus et les communautés doit nous inspirer. L’humanisme est une vieille lune aux yeux de certains ; et peut-être s’agit-il d’un autre type de folie que de vouloir persévérer dans ce combat d’arrière-garde. Mais Erasme, qui fit l’éloge de la folie à peu près au moment où Bosch peignait sa nef des fous, fut aussi l’un de nos premiers humanistes européens. Folie douce contre folie furieuse, l’alternative est toujours d’actualité.

Le programme de la journée d’hommage à Serge Saada :

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