Rencontres passées… et surtout à venir!

Bonsoir,

dans notre actualité déprimante, quelques rencontres permettent d’allumer des foyers auxquels se réchauffer les mains et éclairer un peu la noirceur de nos jours. Ainsi étions-nous quelques-uns à nous réunir le 15 novembre dernier à la Maison des sciences de l’homme du boulevard Raspail, à Paris, pour questionner la beauté, objet du dernier numéro de la revue Sociétés et Représentations. Grâce à l’efficacité de l’association Ent’revues, qui organisait cette rencontre, nous disposons dès à présent d’une captation vidéo qui a été mise en ligne sur CanalU et que vous pouvez trouver à cette adresse :

https://www.entrevues.org/actualites/revoir-la-soiree-avec-societe et representations/

D’autres rencontres sont à venir. Je les énumère par ordre chronologique :

Les 4 et 5 décembre prochain aura lieu un colloque organisé par le Comité d’histoire du ministère de la Culture pour célébrer son trentenaire (in extremis, puisque le Comité a été fondé en 1993 par Augustin Girard, qui le dirigea jusqu’à sa mort survenue en 2007). Ce colloque sera consacré à la question, ô combien importante, des archives. Vous en trouverez le riche programme à cette adresse :

https://chmcc.hypotheses.org/14059

Je ne pourrai malheureusement être présent à cette rencontre ; en revanche, je serai à Paris la semaine suivante pour deux rencontres autour d’ouvrages récemment parus, l’un de Rémy Rieffel sur l’emprise médiatique :

Rémy Rieffel est sociologue des médias, professeur à l’université Panthéon-Assas (IFP) et membre du laboratoire Carism. Il est notamment l’auteur de Que sont les médias ? (Gallimard, « Folio », 2005) et de Révolution numérique, révolution culturelle ? (Gallimard, « Folio », 2014). Non accessoirement, c’est aussi un ami. Je n’ai pas encore lu son livre, voici le résumé qu’en donne son éditeur :

Quelles modifications se sont produites au cours de ces trente dernières années dans la production et la circulation des idées en France ? Où se joue dorénavant la valeur publique des idées ? Se pencher conjointement sur la transformation des modalités du débat d’idées et sur les mutations en cours du monde médiatique permet d’y répondre.
Au sein du monde intellectuel, le poids croissant de la logique économique et promotionnelle, le contexte politique et idéologique, les nouvelles relations entre acteurs en présence (universitaires, chercheurs, écrivains, artistes, éditeurs, journalistes) et l’essor des médias numériques ont changé les formes de reconnaissance et de visibilité. Au sein du monde médiatique, les nouveaux rapports à l’information, l’ébranlement des formes traditionnelles de prescription, l’essor des émissions polémiques à la télévision ainsi que l’expansion du web et des réseaux sociaux ont en partie occulté la richesse de la vie intellectuelle. Ils ont favorisé l’essor des idées inscrites dans l’air du temps et instauré des rapports de force différents entre producteurs, médiateurs et diffuseurs d’idées.
Rémy Rieffel montre en sociologue comment le monde intellectuel a peu à peu subi l’attraction du monde médiatique et perdu une partie de son autonomie au regard du pouvoir croissant de sélection, de cadrage et de consécration exercé par les journalistes et les nouveaux influenceurs.

La rencontre, dans le cadre du séminaire du RT37 « Sociologie des médias » de l’Association française de Sociologie, aura lieu le lundi 11 décembre de 14h à 16h sur le site Pouchet, 59-61 Rue Pouchet dans le 17e arrondissement de Paris.

Autre livre, autre rencontre, celle qui aura lieu trois jours plus tard, le mercredi 14, à la bibliothèque de la Sorbonne-Nouvelle (8 avenue de Saint-Mandé, dans le 12e arrondissement de Paris), autour du dernier ouvrage de ma collègue Laurence Cossu-Beaumont, intitulé Deux agents littéraires dans le siècle américain. William et Jenny Bradley, passeurs culturels transatlantiques (ENS éditions).

Celui-ci, je l’ai lu – et l’ai trouvé remarquable – mais je vous donne quand même la présentation de l’éditeur :

Deux agents littéraires dans le siècle américain William et Jenny Bradley, passeurs culturels transatlantiques Laurence Cossu- Beaumont Préface de Jean-Yves Mollier
Qui fit connaître les grands auteurs américains aux lecteurs français dans la période de l’entre-deux guerres ? Qui œuvra à diffuser la littérature française aux États-Unis ? Parmi les artisans de ces circulations transatlantiques, deux figures méconnues : William et Jenny Bradley, qui fondèrent la première agence littéraire en France et se mirent au service de Clemenceau, Cendrars, Colette, Gide, Malraux, Sartre et Camus, mais aussi de Dreiser, Hemingway, Faulkner, Stein, Dos Passos, Chandler et Baldwin.Puisant dans des archives inédites, l’ouvrage invite à découvrir l’histoire jamais contée de ce couple franco-américain, et éclaire d’un jour nouveau l’histoire littéraire et l’histoire du livre et de l’édition, des années 1920 à l’immédiat après-guerre.Il emmène le lecteur à la rencontre des acteurs du monde du livre et au cœur des sociabilités mondaines, des salons de l’île Saint-Louis et des villégiatures de la Côte d’Azur, jusqu’aux rives américaines vers lesquelles les paquebots transatlantiques transportaient livres, lettres et voyageurs.

Je me réjouis de cette occasion de discuter avec l’autrice dans le cadre de cette belle bibliothèque de la Sorbonne-Nouvelle, qui offre enfin aux étudiant.e.s de l’université l’outil de travail qu’ils et elles méritent.

Au plaisir de vous rencontrer, vous aussi, à l’une ou l’autre de ces manifestations.

LM

ps : je n’ai pas mentionné, rencontre pourtant tout aussi importante que celles que j’ai citées, la soutenance de thèse de Julie Demange sur la bédéphilie en France dans les années 1960 et 1970. Julie est une élève de Pascal Ory, qui fut aussi mon maître et est devenu un ami. J’achève en ce moment de lire le pavé… tout à fait digeste, et qui donnera lieu, n’en doutons pas, à une belle soutenance, laquelle se tiendra sur le campus Condorcet à Aubervilliers le mercredi 13 décembre, dans l’auditorium de l’Humathèque, 10 cours des Humanités. Comme il est d’usage, cette soutenance est publique.