Vingt-troisième congrès de l’ADHC

Bonjour,

intitulé ainsi, ce billet a des allures de communiqué avertissant le bon peuple de la tenue imminente du prochain congrès du PCC… Rassurez-vous, il s’agit d’un rendez-vous beaucoup plus amical et même intime, puisqu’il réunira demain, samedi 30 septembre, pour leur congrès annuel les amis de l’Association pour le développement de l’histoire culturelle dont je m’honore de faire partie depuis les débuts. Cette année, le congrès aura lieu à la Maison de la Recherche de la Sorbonne-Nouvelle (dont je m’honore aussi, etc.), 4 rue des Irlandais, dans le 5e arrondissement de Paris., salle Athéna. Je rappelle aux distraits (ou j’apprends aux profanes) que cette association, fondée et longtemps dirigée par Pascal Ory et aujourd’hui dirigée par Pascale Goetschel, compte, parmi les succès dont elle peut s’enorgueillir, la publication de l’excellente Revue d’histoire culturelle, XVIIIe-XXIe siècles, que vous pouvez trouver et lire gratuitement en ligne à cette adresse : https://journals.openedition.org/rhc/

L’histoire culturelle de l’Italie constitue le thème du dossier du dernier numéro paru de la RHC ; demain, c’est l’Ukraine qui sera à l’honneur. Voici le programme complet de la journée :

9 h : Accueil des participant-e-s.

9 h 15 : Assemblée générale, présidée par Pascale Goetschel – Rapports moral et financier.

9 h 45 : Actualités de l’histoire culturelle –actualités de l’association

10 h -11 h 30 : Conférence de John Scheid, ancien membre de l’École Française de Rome, docteur d’État, a été directeur d’études à l’École Pratique des Hautes Études (1983 – 2001) avant d’être élu professeur au Collège de France (chaire « Religion, institutions et société de la Rome antique », 2001-2016). Vice-administrateur du Collège de France de 2012-2015. Membre de l’Académie des inscriptions et belles-lettres.

Pourquoi étudier les religions mortes ? De la pertinence culturelle d’une recherche sur des comportements dépassés

L’utilité historique et culturelle de l’histoire ancienne et, peut-être davantage encore, celle des religions « païennes » de l’Antiquité sont souvent mises en question. Ce qui est surtout le cas pour une religion comme celle des Grecs et des Romains, qui n’a pas, à première vue, de lien avec le judaïsme et le christianisme ainsi qu’avec le monde oriental dans lequel ceux-ci se sont formés. Or notre culture est un héritage de la culture gréco-romaine. Comment imaginer un rapport avec notre propre culture et ses œuvres sans une connaissance du passé gréco-romain ? L’étude de la religion des Grecs et des Romains n’a-t-elle, par exemple, rien à nous apprendre ? La religion qui prédomine actuellement dans le monde occidental définit-elle aussi la nature de toute religion dans le passé, en éliminant d’office les « paganismes » ? Quand l’étude historique des sources directes, c’est-à-dire des inscriptions et des structures archéologiques, révèle que le ritualisme était omniprésent et avait un sens, faut-il arrêter l’étude parce que « tout cela est faux » ? Récusant ce mépris, l’approche empirique des religions préchrétiennes peut révéler des liens entre les religions d’aujourd’hui et celles des Romains ou des Grecs, inviter à respecter les cultures différentes au sein de notre société, et surtout avertir contre l’intolérance.

Déjeuner 12 h-13 h 30.

13 h 30-14 h : Moment musical

14 h-16 h : Table-ronde La guerre en Ukraine, commencée en 2014 et entrée dans une nouvelle phase depuis l’invasion de février 2022, est un acte d’agression mené par le pouvoir russe non seulement pour détruire la population ukrainienne, mais également sa langue et sa culture. Tout un processus de négation et de manipulation de l’histoire a été initié, sur lequel cette table ronde souhaite revenir, afin d’aider à mieux comprendre des enjeux trop méconnus encore en Europe occidentale, concernant l’identité ukrainienne mais aussi les enjeux mémoriaux qui y sont liés, aussi bien en Russie qu’en Ukraine. Plus largement, il s’agit de contribuer à une histoire culturelle de ce conflit, en l’inscrivant dans le temps long et à l’échelle européenne.

La table ronde, animée par Caroline Moine (Université Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines, CHCSC), réunira : Ivan Savchuk, géographe, Kyiv/EHESS (programme ANR/DFG Limspace, Géographie-cités) ; Natalia Morozova, juriste du Centre des droits humains Memorial, consultante de la FIDH ; Alain Blum, historien et démographe, directeur d’études à l’EHESS (CERCEC), vice-président de Memorial France ; Didier Francfort, professeur émérite en histoire contemporaine à l’Université de Lorraine (CERCLE).

16 h-17 h : Conseil d’administration de l’ADHC

La journée s’annonce passionnante. Vous êtes tous et toutes les bienvenu.e.s.!

LM