avant les grands départs

Bonjour,

je n’en reviens pas : rien écrit sur le blog depuis deux mois! Paresse, saturation ou surmenage?… Un peu de trois, sans doute. Les fins d’année universitaire sont toujours très chargées en tâches de toutes sortes, à commencer par la lecture des mémoires de recherche des étudiants de master, les soutenances desdits mémoires et le recrutement de la nouvelle promotion.

Côté mémoires, la moisson fut belle… et n’est pas terminée, puisque des soutenances sont encore programmées à la rentrée. Je n’évoquerai que les mémoires de 2e année, tous plus intéressants les uns que les autres. Voici pêle-mêle quelques sujets sur lesquels ont travaillé les étudiants que j’encadrais cette année : « Le numérique au service du « bien » (l’usage du numérique pour le patrimoine), « Changer l’histoire par les histoires » (sur les projets artistiques utilisant les témoignages et récits de vie), « Le Japon et la culture à l’Unesco, 1988-2009 », « Du squat aux tiers-lieux, évolutions d’un modèle d’espaces culturels alternatifs », « Analyse de la politique culturelle de la République populaire de Chine, 1979-2021 », « Identités, culture et résistance dans un Brésil en crise, 2013-2021 », « Anticiper et gérer les risques résultant de catastrophes naturelles et anthropiques sur le patrimoine culturel, l’action de l’Unesco et de ses partenaires », « L’éducation et l’intégration culturelle en France et aux Etats-Unis ». Beaucoup de sujets internationaux, ce qui n’est pas une surprise pour des étudiants d’un master de géopolitique de l’art et de la culture. Ce qui l’est davantage – mais, à vrai dire, je n’en attendais pas moins d’elles et eux – c’est la qualité des travaux rendus, alors même que ces étudiant.e.s ont vécu plus de la moitié de leur master avec des possibilités très réduites de déplacement, d’accès aux sources et aux témoins en raison de la crise sanitaire ; sans parler de l’isolement qu’ils et elles ont subi, empêché.e.s de se réunir avec leurs camarades et leurs enseignants. A tous et toutes, je veux dire la fierté qu’ils et elles m’inspirent.

J’espère que la promotion qui sera en 2e année à la rentrée, ainsi que celle que nous venons de recruter pour la 1e année, seront à la hauteur de leurs devanciers. J’espère aussi que nous pourrons reprendre nos enseignements devant les étudiant.e.s, et non par écran interposé – ce qu’au moins cette année et demie de confinement total ou partiel nous aura appris, c’est que rien ne remplace la relation pédagogique directe entre un.e enseignant.e et les étudiant.e.s.

Puisque le temps est aux bilans – et aux préparatifs de départ en vacances – je veux dire quelques mots d’un colloque auquel j’ai participé en juin au Centre culturel international de Cerisy-la-Salle. Ce colloque d’une semaine organisé par Pascal Ory et Claude Fischler réunissait des spécialistes plus ou moins confirmés de l’oeuvre d’Edgar Morin, qui vient de souffler ses 100 bougies (on imagine la taille du gâteau…). Ce fut un beau colloque, passionnant de bout en bout, et heureusement car le climat, lui, n’incitait guère à sortir…

Il y avait là quelques moriniens (amis et collègues de Morin), plusieurs morinologues (capables de parler de tel ou tel aspect de l’oeuvre de Morin, mais dont aucun ne pouvait prétendre en rendre compte dans son intégralité foisonnante) et finalement assez peu de morinolâtres, tant mieux. Les discussions ont pu se dérouler dans une atmosphère détendue, l’écoute était bienveillante, et j’ai personnellement beaucoup appris sur un personnage et une oeuvre que je connaissais mal.

Le grand homme était attendu, il n’est pas venu – ce qui était sans doute raisonnable étant donné son âge vénérable, sa santé fragile et le danger que représente la covid – mais il est intervenu deux fois par vidéo-conférence, la première fois pour discuter avec Régis Debray, qui lui aussi intervenait à distance (Cerisy se modernise, c’est l’époque qui veut ça), la seconde pour participer à la présentation de son fonds d’archive déposé à l’IMEC.

Le colloque s’éloigne déjà dans le rétroviseur, mais les organisateurs s’attellent d’ores et déjà à en constituer les actes qui seront publiés, espérons-le, dans un futur proche.

Dans un futur encore plus proche devraient également être publiés le livre sur la géopolitique de la culture que j’ai réalisé avec mes collègues Bruno Nassim Aboudrar et François Mairesse (Armand Colin), ainsi que les actes du colloque sur la diversité ethno-culturelle dans les arts et les médias (L’Harmattan), deux projets éditoriaux qui en sont maintenant au stade des épreuves.

Mais il est temps de déconnecter un peu et de prendre quelques vacances. Je vous/nous les souhaite aussi reposantes et stimulantes que possible. Soyez prudents… et vaccinés!

LM

Laisser un commentaire