Meilleure année 2021

Bonjour à toutes et à tous,

avant tout, je vous/nous souhaite une nouvelle année meilleure que celle que nous venons de vivre. J’espère qu’elle nous apportera collectivement, outre le vaccin et la sortie de cette interminable crise sanitaire, plus de joie, de paix et de sérénité.

Certes, tout n’est pas à jeter de 2020, il y eut de bons moments, de belles découvertes. Je garderai, pour ma part, un très bon souvenir de l’été, entre Cévennes et Médoc, entre Pyrénées et Montagne noire… Merci Nadia et Ysé, merci Françoise, Anne-Claude, Claudie et JF, merci à nos hôtes anglais! La découverte du Cap Vert en janvier dernier fut un plaisir. J’ai eu plaisir aussi à participer à plusieurs belles soutenances de thèse, dont celle, tout dernièrement de Tommy et de Flore, à connaître de nouveaux/nouvelles étudiant.e.s, qui s’accrochent pour suivre leurs études malgré l’adversité, à découvrir le blog de Corinne, que je salue (http://paquerite.com/2020/), à lire de très bons livres (Nizan, Damasio, Macé, et d’autres), à découvrir de nouvelles séries (Cobra Kai, Night manager) et de nouvelles saisons de mes séries préférées (Fargo, The Boys, entre autres)… Noël s’est bien passé, en famille, tout le monde joyeux et en bonne santé, de la petite Rosie à la moins petite Mamie-maman… C’est aujourd’hui l’anniversaire de Nicole, que j’embrasse, Rita a un nouveau boulot… Bref, il serait injuste de jeter 2020 dans les poubelles de l’histoire (ne serait-ce que parce que Biden a battu Trump!). Je souhaite simplement, si ce n’est pas trop demander, que nous ayons les mêmes bonnes choses l’an prochain, le virus en moins, les sorties et retrouvailles en plus. Pas envie d’attendre que Macron soit vieux pour recouvrer ma liberté!

Côté recherche et écriture universitaires, 2020 fut également assez productive de mon côté. Il y eut les livres qui sont sortis, parfois au terme de longs efforts, comme les actes du colloque de Cerisy 2015 sur les cultural studies aux éditions du Bord de l’eau, grâce à l’opiniâtreté d’Eric, que je remercie et salue ; il y eut les articles, comme ceux publiés dans le premier numéro de la Revue d’histoire culturelle qui a vu le jour en septembre dernier (bravo à Evelyne et Pascale, et merci à Pascal Ory).

D’autres publications sont « dans les tuyaux » et sortiront l’an prochain, en particulier le collectif consacré aux « Années Lang », qui sera publié par la Documentation française à l’occasion du quarantième anniversaire de l’arrivée de Jack Lang au ministère de la Culture (merci à Emmanuel et Vincent d’avoir co-dirigé avec moi ce gros ouvrage, merci à tous les contributeurs, merci à Agathe, Geneviève, Maryvonne, Dagmar, Marie-Hélène d’avoir aidé, nous n’aurions pas réussi sans vous). Il y a aussi les actes du colloque sur la diversité ethno-culturelle dans les arts et les médias, les actes du colloque de la Sorbonne-Nouvelle de 2017, qui sortiront aux éditions L’Harmattan (merci à Bruno d’accueillir ce livre que je crois important, merci aussi à Nadia pour ton aide précieuse). Plus lointainement est également attendu (par moi, au moins!) le beau livre sur la fantasy, le fantastique et la science-fiction que j’ai conçu avec l’éditeur d’art Citadelles & Mazenod (merci Geneviève d’avoir accepté ce projet ambitieux. J’ai hâte de le tenir en main).

D’autres rendez-vous, d’autres rencontres, d’autres échanges se préparent, toujours en 2021. Deux soutenances de thèse d’abord parmi mes doctorant.e.s, celle de Philippe Metz sur le sociologue Joffre Dumazedier, celle de Catherine Kirchner sur les arts en Caraïbes, deux travaux importants qui promettent de belles discussions avant l’été prochain. Quelques communications ensuite, en février à l’INHA sur les expositions internationales et la diplomatie culturelle et à la Sorbonne-Nouvelle sur les réseaux culturels européens (séminaire CREC), en mars sur les socialistes et l’audiovisuel dans les années 1980 (séminaire Culture et Médias d’Evelyne Cohen), sans oublier les séances du séminaire de recherche que nous lançons en janvier sur l’histoire de la diplomatie culturelle française, qui prépareront le colloque international de Paris en avril 2022. Mais les deux gros événements du printemps, côté colloques, seront le séminaire sur la beauté, que j’animerai à la Fondation des Treilles en mai, et le colloque Edgar Morin, dirigé par Pascal Ory en présence de Morin, à Cerisy en juin. J’espère que d’ici là, les bibliothèques et centres d’archives auront rouvert car tous ces projets en dépendent. Pour nous autres, enseignants-chercheurs, c’est L’ESSENTIEL! n’en déplaise à nos gouvernants.

Voilà, il me reste à vous souhaiter un bon réveillon, en dépit des restrictions (sans doute nécessaires, je ne les discute pas), j’espère vous retrouver en 2021 en bonne santé et pleins d’allant.

LM

Etudes culturelles et contre-cultures brésiliennes

Bonjour,

je viens de recevoir les actes publiés (aux éditions du Bord de l’eau) du colloque de Cerisy que j’avais co-dirigé avec mon collègue et ami Eric Maigret voici déjà cinq ans (la temporalité des universitaires n’est pas exactement celle des journalistes) sur les Cultural Studies / études culturelles. A vrai dire, c’est surtout Eric qui fit, alors, l’essentiel du travail, et qui est aussi le principal artisan de ce volume qui regroupe l’essentiel des communications.  Pour ceux qu’intéresse ce courant de recherche né en Grande-Bretagne puis importé aux Etats-Unis avant de venir, tardivement et de manière encore partielle, en France, ce livre apportera nombre de textes éclairants, intrigants, passionnants, sinon toujours convaincants. De mon côté, j’avais tenté d’éclairer ce courant de recherche à la lumière d’un autre, celui de l’histoire culturelle, dans lequel je m’inscris et qui entretient avec les cultural studies des rapports de proximité et parfois – la preuve – de complicité, ce qui n’exclut pas aussi de vraies différences (et même quelques différends).

Voici le texte de la 4e de couverture, j’espère qu’il vous donnera envie d’y aller voir de plus près :

« Cet ouvrage, issu des actes d’un colloque de Cerisy, explore les théorisations les plus récentes en cultural studies (études culturelles), courant de recherche transdisciplinaire repérant le surgissement conflictuel du nouveau, les sites de contestation où prolifèrent des alternatives aux rapports de pouvoir cristallisés, en particulier dans les formes culturelles.

Les cultural studies accordent une place centrale à la question des identités. Elles ont enrichi les travaux sur ces dernières en démontrant, tout d’abord, l’importance des politiques de différences, ensuite, l’hétérogénéité des individus et des groupes, construits par des discours, pratiques et positions qui ne coïncident pas nécessairement, enfin, la possibilité d’un cosmopolitisme par le bas. En se confrontant aux craquement des cadres nationaux, postcoloniaux et de genre, qui engendrent de puissants effets de backlash, en débattant des modèles posthumains et du tournant ontologique, qui conduit à ne plus séparer humains et non-humains, les recherches actuelles abordent de nouvelles frontières.

Pour répondre aux réaménagements théoriques comme politiques, s’agit-il pour les cultural studies de verser intégralement dans les paradigmes posthumains? Face aux enjeux d’égalité de sexe, de genre, de classe et de race, de quels outils disposent-elles aujourd’hui? Quels sont les rapports entre les disciplines scientifiques traditionnelles et les cultural studies, singulièrement en France?

Ce panorama diversifié des débats que traversent et/ou mettent en forme les cultural studies, de leur(s) généalogie(s) comme de leurs effets sur les disciplines, se veut à la fois synthétique, didactique et heuristique. »

Le hasard veut que je reçoive ce livre la veille de la soutenance d’un de mes doctorants, Tommy Adam Vasques Vidal, qui participa à ce colloque, comme en témoignent ces photos (non compromettantes, j’espère! Dernier rang, blouson de cuir marron)

Tommy soutient demain, après six ans d’un dur et fructueux labeur, sa thèse sur la contre-culture brésilienne des années 1960 aux années 1990. En voici le titre :

Asdrúbal Trouxe o Trombone

Irrévérence et innovation au théâtre sous la dictature militaire brésilienne et la contreculture « desbundada » 1974 -1996

Cette thèse est centrée sur la troupe de théâtre Asdrubal Trouxe o Trombone, un nom que l’on pourrait traduire en français ainsi : « Asdrubal a apporté le trombone », qui fut l’un des collectifs artistiques les plus créatifs et influents de Rio de Janeiro, y compris durant les années noires de la dictature militaire. Tommy, qui a rassemblé des archives nombreuses et souvent inédites, montre comment cette troupe réussit à exister et à créer malgré la censure et la répression, et il met également à jour l’énorme influence qu’elle exerça y compris après sa disparition, en 1984, non seulement dans le théâtre mais aussi dans la musique, et, plus généralement, dans tous les arts de la scène du Brésil des années 1980 à nos jours.

Je suis très heureux – et fier – de voir ce travail de thèse s’achever, même si je regrette, évidemment, que la soutenance s’effectue entièrement « à distance », via une plateforme numérique. Espérons que tout fonctionnera bien et que nous aurons demain soir un nouveau « docteur en histoire »!

LM

PS : la soutenance s’est fort bien passée, dans une atmosphère à la fois sérieuse et détendue. Tommy est donc officiellement docteur en histoire de l’université de la Sorbonne-Nouvelle à Paris et de l’université Fluminense de Rio de Janeiro. Félicitations! Nous attendons maintenant la publication de son bel ouvrage, qui profitera des remarques de tous les collègues membres du jury que je remercie vivement.