Notre Drame

Bonjour,

Paris, la France, le monde se réveillent ce matin appauvris. La Cathédrale Notre-Dame de Paris a en partie brûlé et, avec elle, des siècles de dévotion et d’attachement.

Il n’est pas besoin de se dire ou de se sentir chrétien pour ressentir l’émotion la plus vive. Notre Dame contemple Paris depuis un millénaire.  Des millions de gens ont prié dans cette cathédrale, y ont chanté, pleuré, espéré. Des millions d’autres l’ont visitée. Ce n’est pas affaire que de bois brûlé ou de tableaux perdus, c’est un peu de notre imaginaire qui est parti en fumée.

Souhaitons maintenant que les travaux de restauration débutent au plus vite et soient dotés des moyens à la hauteur du défi à relever.

« Sans doute c’est encore aujourd’hui un majestueux et sublime édifice que l’église Notre-Dame de Paris. Mais, si belle qu’elle se soit conservée en vieillissant, il est difficile de ne pas soupirer, de ne pas s’indigner devant les dégradations, devant les mutilations sans nombre que simultanément le temps et les hommes ont fait subir au vénérable monument, sans respect pour Charlemagne qui en avait posé la première pierre, pour Philippe Auguste qui en avait posé la dernière. (…)

Il est, à coup sûr, peu de plus belles pages architecturales que cette façade, (…) vaste symphonie en pierre, pour ainsi dire ; oeuvre colossale d’un homme et d’un peuple, tout ensemble une et complexe comme les Iliades et les Romanceros dont elle est soeur ; produit prodigieux de la cotisation de toutes les forces d’une époque, où sur chaque pierre on voit saillir en cent façons la fantaisie de l’ouvrier disciplinée par le génie de l’artiste ; sorte de création humaine, en un mot, puissante et féconde comme la création divine, dont elle semble avoir dérobé le double caractère : variété, éternité ».

Victor Hugo, Notre-Dame de Paris, Livre troisième, chapitre 1.

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