Bonjour,
beaucoup de choses à annoncer ces jours-ci, j’enchaîne donc les posts, j’espère que vous suivez…
La première info ne concernera que celles et ceux qui sont actuellement aux Antilles… Demain 1er mars s’ouvre à l’université des Antilles, sur le campus Schoelcher, un séminaire consacré aux « consciences diasporiques aux Amériques ». Catherine Kirchner, l’une de mes doctorantes, y présentera une communication sur la « présence afropéenne aux Antilles ».
Voici le programme :
Programme Séminaire International_Consciences Diasporiques aux Amériques_1er MARS_2019
Autre événement universitaire à venir prochainement : la Semaine des Arts et des Médias qui aura lieu toute la semaine prochaine sur le site Censier de l’université de la Sorbonne-Nouvelle Paris 3. Au programme, des rencontres, des expositions, des conférences… Le voici :
PROGRAMME SAM 2019

Je poursuis mes petites et grandes annonces, avec des réjouissances à venir du côté de la revue HEY! chère à mon coeur.
Le 23 mars prochain ouvrira la 4e exposition organisée par l’équipe de HEY! à la Halle Saint-Pierre. Comme pour les trois précédentes, celle-ci ne manquera pas d’offrir à nos yeux blasés de quoi les tournebouler. Trente-six artistes rassemblés par Anne, Zoé et Julien, cueillis à la main dans divers pays du monde, aux techniques et esthétiques diverses mais qui font tous dans le figuratif pas banal, modern art et pop culture, celui qui vous fouette les sangs et vous secoue le cerveau. Faites passer l’info!
J’en profite pour dire que le numéro trois du DELUXE de HEY! sort bientôt en librairie (le 8 mars), il promet lui aussi de déchirer grave, comme ne disent plus les jeunes d’aujourd’hui.
En prime, l’affiche de l’expo qui se tiendra à la Halle Saint-Pierre du 23 mars au 2 août 2019.

Il n’y a pas d’artiste hongrois parmi les artistes qui seront présentés à la Halle Saint-Pierre. C’est dommage, il aurait eu certainement des choses à nous apprendre sur la situation inquiétante de la liberté d’expression et des droits de l’homme dans ce pays européen. Dans le domaine de la recherche universitaire en tout cas, le signal d’alarme est tiré. Je relaie ici la demande de soutien qui circule dans les milieux académiques français pour alerter sur la situation subie par nos collègues hongrois.
Message de Balázs Ablonczy
Objet : demande de soutien pour la liberté académique en Hongrie
Cher(e)s collègues, cher(e)s ami(e)s,
Excusez-moi de vous importuner. Comme vous le savez certainement, il y a des choses inquétantes qui se passent en Hongrie, en matière de la recherche. Je me permets de vous envoyer l’appel de soutien du Forum du Personnel de l’Académie hongroise des sciences (la traduction est la mienne de l’anglais original, excusez-moi pour les maladresses). Si vous avez un moment libre, aidez-nous, en montrant votre soutien, par l’envoi d’un mél à l’adresse en bas.
Bien cordialement,
Balázs Ablonczy
historien, chercheur
Cher(e)s collègues,
C’est avec une réelle inquiétude pour l’avenir de la liberté académique en Hongrie que je vous écris pour vous demander votre aide. En tant que chercheur de l’Académie hongroise des sciences, j’ai pu constater au cours des dernières années que le gouvernement actuel a pris des mesures concrètes pour affirmer son contrôle sur les institutions universitaires hongroises, mettant ainsi en danger la liberté universitaire et celle de la recherche. Je vous lance un appel en partant de ma ferme conviction que nous partageons un engagement en faveur du principe fondamental selon lequel la liberté de la vie académique face aux intérêts politiques est l’un des piliers d’une démocratie fonctionnelle et de la recherche. Ce principe est sérieusement compromis en Hongrie et la liberté académique est menacée de manière imminente.
En mai 2018, le gouvernement hongrois a créé un nouveau ministère, appelé Ministère de l’Innovation et de la Technologie. Puis, en juillet 2018, 70% du budget de l’Académie hongroise des sciences pour 2019 ont été transférés à ce ministère. Le budget prévoit un financement normatif pour le réseau de centres de recherche de l’Académie, qui compte environ 5 000 chercheurs et membres du personnel scientifique. La coupure du budget est désormais liée à un nouveau système d’appels d’offres thématiques à court terme. Le 31 janvier 2019, l’Office national de la recherche, du développement et de l’innovation, contrôlé par le ministère de l’Innovation et de la Technologie, a lancé un «programme d’excellence». Selon ce nouveau modèle, les centres de recherche doivent la totalité de leur budget en soumettant des offres évaluées selon des procédures d’évaluation peu claires (non spécifiées), permettant ainsi des décisions arbitraires et motivées par des considérations politiques. (Pour une présentation plus détaillée de la situation, voir la
page de mobilisation des chercheurs (en anglais)).
Le système d’évaluation des appels d’offres basés sur des projets reste largement opaque et va être ouvert aux universités publiques et aux centres de recherche contrôlés par l’État, ce qui constitue une rupture avec les pratiques habituelles et une violation des principes fondamentaux de la liberté académique dans l’Union européenne. La recherche fondamentale est placée sous financement gouvernemental et sous contrôle politique direct. En un mot: les financements du réseau de l’Académie hongroise des Sciences (une sorte de CNRS) ont été distribués par l’Académie elle-même (selon des procédures internes bien établies), mais à partir de 2019, ces 20 milliards de forints (environ 60 millions d’euros), cette somme sera versée par une procédure absolument non-transparente par un ministère dont le responsable a plusieurs fois laissé entendre que le sort des instituts des recherche, dont l’Institut historique est désormais scellé.
Le Forum du personnel de l’Académie hongroise reste fermement convaincu que l’indépendance de l’Académie et l’intégrité de son réseau de recherche ne peuvent être préservées que si le Présidium de l’Académie refuse de participer à l’appel d’offres ainsi lancé . Pour l’avenir de l’Académie hongroise des sciences, la plus ancienne et la plus importante institution savante et scientifique du pays, il est essentiel qu’elle soit en mesure de poursuivre ses travaux en tant qu’organe indépendant financé en partie par des fonds publics sur une base régulière et non partisane. Nous sommes convaincus que la communauté internationale des chercheurs est d’accord et nous vous appelons en tant que collègues et en tant que spécialistes engagés dans un effort intellectuel sincère et ouvert pour nous exprimer votre soutien.
Nous vous demandons donc de bien vouloir envoyer une lettre de soutien à la liberté académique au nom de votre institution au président de l’Académie hongroise des sciences, le professeur László Lovász. Vous pouvez utiliser l’adresse électronique suivante:
Nous vous remercions d’avance de tout cœur de votre soutien et nous espérons que notre engagement commun en faveur de la liberté académique prévaudra.
Je reste dans le domaine de la liberté de la recherche, de la création et de l’expression pour terminer ce post, en évoquant l’intéressante journée d’étude à laquelle j’ai participé la semaine dernière à Toulouse, à l’invitation de Occitanie Livre & Lecture et du Département Documentation, Archives, Médiathèque et Édition de l’université Toulouse-Jean Jaurès. Des conférences et des tables rondes ont exploré le thème de la censure du livre, toujours d’actualité hélas, même si de façon plus feutrée en France qu’en Hongrie. Universitaires, libraires, éditeurs, auteurs ont fait part de leur point de vue devant un public nombreux rassemblé à l’Hôtel de Région. A cette occasion, deux comédiens ont lu et interprété des extraits d’une pièce de théâtre contemporaine, de Marion Aubert, les « Juré.e.s », qui réfléchit à voix haute (et forte) sur la censure morale, la norme sociale, les stéréotypes et les ambiguïtés de la liberté d’expression. La pièce tourne dans quelques villes françaises, elle est vraiment très intéressante, je vous la recommande si vous avez la possibilité de la voir. Je place ici le dossier de présentation que son auteure m’a fait parvenir.
Dossier-Les-Jurees-MAIL
A bientôt,
LM