Excelsior!

Bonjour,

retour aux affaires après presque deux mois d’inactivité – du moins sur ce site car pour le reste, je n’ai pas chômé!

Ce qui me fait sortir de ma tanière? La mort de Stan Lee, cette semaine, à qui je veux rendre hommage. C’est le temps du deuil pour le grand lecteur de comics et spectateur de films de super-héros que j’étais – et suis demeuré, malgré mon grand âge et les dérives et excès en tous genres (pas les miens, quoique), en particulier depuis que Marvel est tombé dans les pattes de Disney, comme la franchise Star Wars avant lui, avec les mêmes objectifs de surexploitation financière et le même résultat de transmutation de l’or de la pop/pulp culture en guimauve sirupeuse.

Par Sidrao21 — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=74400062

Je ne vais pas me lancer dans une biographie du bonhomme, déjà faite à de multiples exemplaires depuis l’annonce de sa mort, le 12 novembre dernier, à l’âge respectable de 95 ans. Ce n’était pas un saint, il a un peu filouté les gens avec lesquels il a travaillé, les Jack Kirby, les Steve Ditko et tant d’autres dessinateurs de talent auxquels il a prêté son génie de conteur. Car, oui, on peut dire avec une tranquille certitude qu’il y avait du génie dans celui que le magazine Esquire avait surnommé en 1966 le « Homère du XXe siècle » (comparaison flatteuse, reprise par Jean-Marc Lainé dans le livre qu’il a consacré à Stan Lee, Stan Lee, Homère du XXe siècle, publié aux Moutons électriques en 2013). De son vrai nom Stanley Martin Lieber, ce fils d’immigrés juifs de Roumanie avait vu le jour à New York City en 1922. Nourri au lait des comic strips, des pulps et des romans de Conan Doyle ou d’Alexandre Dumas, il se fit embaucher à 18 ans chez Timely Comics, maison d’édition alors dirigée par Martin Goodman. Il en gravit les échelons, sauva la boîte de la faillite, en devint la pièce maîtresse, scénariste et dialoguiste de la plupart des séries cultes lancées par Timely, devenu Marvel Comics (après s’être un temps appelé Atlas Comics) en 1963. Hulk, Spider-man, Iron-man, les Quatre fantastiques, les X-Men? C’est lui, pas seul, mais toujours à l’origine de ces super-héros devenus des icônes planétaires. Ils ont accompagné mon adolescence et, devenu adulte, si j’ai lu moins de comics, j’ai apprécié les premières adaptations cinéma de ces histoires de surhommes aux prises avec des questions existentielles qui sont aussi les nôtres, du genre : « comment je vais faire pour payer mon loyer sans employer mes super-pouvoirs? » (dixit Peter Parker alias Spiderman). Aujourd’hui, le filon paraît prêt de s’épuiser, si j’en crois les derniers films sortis, que ce soit ceux de Marvel ou ceux de DC, qui parodient le genre plus qu’ils ne le renouvellent. Mais la nostalgie, elle, n’est pas prête de s’épuiser. Merci, Stan Lee et, pour reprendre votre expression favorite signifiant quelque chose comme « plus haut et plus loin vers une gloire supérieure » : Excelsior!

Je change totalement de sujet et profite de ce post pour annoncer (j’aurais dû le faire plus tôt, pardon) un colloque important qui se déroule les 19 et 20 novembre prochain à l’Unesco sur « les nouveaux enjeux patrimoniaux en contexte de crise ». Je vous en donne ici le programme :

Programme_Patrimoines en contexte de crises_Unesco_19-20nov2018

A bientôt.

LM