Bonjour,
les colloques universitaires se succèdent à bon rythme à Paris et ailleurs, et nous peinons à le suivre, ce rythme, tant nous sollicitent par ailleurs les tâches que nous devons accomplir pour l’Université, dont beaucoup ne figurent pas sur les fameuses fiches de poste que nous rédigeons avant tout recrutement d’un nouveau collègue. Je ferai un billet un jour sur ce thème… quand j’en trouverai le temps!
En attendant, j’ai laissé passer l’occasion de parler d’un colloque pourtant fort intéressant qui s’est tenu cette semaine à l’université de Paris 7 Diderot, sur la liberté de la recherche dans le monde. J’y suis intervenu pour parler des obstacles dressés devant la recherche historique mais la problématique du colloque était beaucoup plus large. Je n’ai pu passer que le vendredi matin, où parlaient notamment un chercheur colombien sur les pressions qui s’exercent contre les universitaires en Colombie, venant aussi bien de la droite (ou de l’extrême-droite des paramilitaires, qui ne sont jamais loin) que de la gauche (ou de l’extrême-gauche des FARC) et met leur liberté de penser et parfois leur vie et celle de leurs proches en danger. Une autre chercheuse, argentine celle-là, évoquait quant à elle la difficulté de mener une recherche-action, aux côtés d’organisations syndicales, quand l’Université impose une vision très stricte et parfois elle-même politiquement orientée de la neutralité scientifique. Une troisième communication portait sur le marché universitaire mondial, et sur le rôle qu’y tient l’université d’Oxford, mêlant un discours d’excellence – tant du côté de la recherche que de l’enseignement – et des intérêts bien compris, notamment financiers. Tout cela était assez passionnant et j’espère qu’il y aura des actes. Cela ne sert plus à grand chose de poster le programme mais vous pouvez retrouver des éléments d’information à cette adresse :
http://freedom-of-research.org
En revanche, il est encore temps de publier le programme d’un autre colloque qui aura lieu à Sciences Po et, là encore, à Paris 7, du mercredi 22 novembre au vendredi 24 novembre, sur le thème de la citoyenneté.
Voici l’argumentaire :
« Alors que l’année 2017 a été scandée par d’importants rendez-vous électoraux (élections présidentielle et législatives) en France, il est opportun de reconsidérer la notion de citoyenneté, dans ses significations, ses frontières et ses extensions possibles. Loin de se réduire à l’acte électoral, la citoyenneté engage une multiplicité de dimensions de l’identité politique et sociale des individus, allant du statut socio-professionnel à l’identité de genre, de l’appartenance nationale aux identités ethnoculturelles et religieuses. Surtout, sa définition est coextensive à des revendications de droits, d’égalité et de justice qui évoluent dans le temps et dans l’espace : ainsi des revendications féministes ou LGBTQI, qui ont fait significativement évoluer la citoyenneté à travers la prise en compte des rapports sociaux de sexe et de leur articulation avec la race et la classe ; ainsi des revendications écologistes, qui ont permis de repenser la citoyenneté à l’aune des rapports entre l’humain, l’animal et la nature ; ainsi des luttes multiples et/ou intersectionnelles contre les discriminations qui, en pointant les limites de l’application du principe d’égalité, interrogent le sens et la portée de la citoyenneté. Notre objectif dans ce colloque USPC est de relier les débats sur la citoyenneté à autant de pratiques sociales qui la mettent en jeu dans les sociétés contemporaines, tant occidentales qu’extra-occidentales. La méthode envisagée est celle de la confrontation interdisciplinaire, entre les Humanités (histoire, philosophie, études psychanalytiques, littérature et arts) et les Sciences sociales (sociologie, psychologie, anthropologie, droit, économie, science politique, études aréales) qui composent notre communauté d’universités (Paris 3, Paris, 5, Paris 7, Paris 13) et d’établissements (Sciences Po, INALCO). Son pari est d’élaborer un savoir complexe sur les formes, les enjeux et les défis de ce qu’est « faire citoyenneté » aujourd’hui en France, en Europe et dans le monde globalisé. Un savoir qui, en plus de fédérer les recherches existantes au sein d’USPC, puisse orienter le débat public et politique dans les années à venir. »
Je présiderai une séance de ce colloque jeudi matin sur le thème – alléchant – de « citoyenneté et action culturelle ». Voici le programme :
Plaquette programme USPC citoyenneté
Voilà, c’est tout pour aujourd’hui!
LM
