Peu nombreux sont aujourd’hui les auteurs, en particulier chez les historiens, qui assument l’hypothèse d’une raison historique, c’est-à-dire l’hypothèse de l’accomplissement dans et par l’histoire d’un sens global au devenir humain qui demeurerait inaperçu des acteurs individuels mais pourrait être dégagé de l’observation empirique ou d’une spéculation métaphysique.
Si le genre discursif de la philosophie de l’histoire disparaît à peu près complètement dans la seconde moitié du XXe siècle, ses catégories logiques demeurent bien présentes dans l’espace public, sous forme de vulgate ou dans les pages d’essais à prétention scientifique. Les mythes mobilisateurs du progrès ou du déclin travaillent toujours les imaginaires contemporains. Et les philosophies de l’histoire sont rentrées dans le lit des histoires universelles, d’où elles étaient sorties, refermant une parenthèse ouverte au XVIIIe siècle.
Un colloque, naguère, a tenté de faire le point sur ces questions difficiles mais passionnantes. Les actes en sont parus, aux Presses de Sciences Po, qu’il faut remercier pour leur patience. Il est vrai qu’un savoir trop vite démodé n’en est pas vraiment un.
Couverture Histoires universelles
